L’analyse transactionnelle a été fondée par Eric Berne dans les années 60-70. Sa volonté était de clarifier les concepts clés qui peuvent aider les individus à comprendre leurs difficultés relationnelles et psychologiques.

Pour Berne, la psychologie pourrait se résumer à l’étude des relations que les êtres humains ont entre eux. Son terrain d’étude est donc essentiellement les échanges entre individus.  Berne nomme toutes ces relations des « transactions », incluant bien la notion d’échange d’où le terme d’analyse transactionnelle, analyse des échanges entre humains. L’approche théorique du courant Berne s’attache à décrire et  non à expliquer les différents cas de figure de la communication humaine.

Il parle tout d’abord de trois « Etats du Moi » qui coexistent en chacun de nous en permanence. Ces états correspondent en quelque sorte à des personnalités qui se superposent à l’intérieur d’une même personne et reflètent divers aspects d’un même être.

Les trois états du Moi


Un état enfant

L’état enfant correspond à des comportements infantiles, où les émotions sont ressenties comme elles peuvent l’être dans l’enfance, où la relation est empreinte soit de soumission soit de rébellion suivant le type d’enfant qu’on laisse s’exprimer en soi.

On distingue…

  • Enfant adapté (soumis) : non autonome, il se plie à l’autorité.
  • Enfant spontané (créatif) : impulsif, il ignore les normes, invente et est libre.
  • Enfant rebelle : refuse les normes, il conteste et proteste.
Un état adulte

L’état adulte correspond à un comportement maîtrisé, raisonnable et rationnel, rigoureux, plutôt neutre dans la relation.

Un état parent

On distingue…

  • Parent critique (parent normatif) : juge de ce qui est bien ou mal, punit ou récompense en conséquence,  il impose sa loi et décide pour les autres.

La plus grande qualité de cette personnalité est d’imposer des limites claires et par-là, d’être structurante. Cependant, il n’invite pas à l’initiative personnelle et à la créativité.

  • Parent nourricier (parent protecteur) : stimule, protège, console, rassure, soigne et materne.

La plus grande qualité de cette personnalité est de répondre au besoin primordial de sécurité et de soutien. A grande dose, elle peut devenir étouffante et entraîner dépendance et passivité de mon interlocuteur.

A noter…

  • Chez un individu, les différents état du Moi coexistent.
  • Un état du Moi peut prédominer.
  • L’état du Moi qui s’exprime peut varier suivant les situations et les interlocuteurs.
  • Il n’existe pas de hiérarchie entre les états du Moi.

Ainsi, nous possédons tous ces trois états (Enfant, Adulte, Parent) et passons de l’un à l’autre en fonction du contexte dans lequel nous sommes plongés. En fonction également des relations dans lesquelles les autres nous attirent et nous proposent d’évoluer. L’analyse transactionnelle apprend à choisir le comportement le plus adapté aux situations données.

Les différentes transactions


La transaction est l’unité de communication composée d’une sollicitation et d’une réponse entre deux interlocuteurs. Elle a donné son nom à l’analyse transactionnelle. Une transaction est un échange entre les différents états du Moi.

Les transactions parallèles ou simples

Ce sont des communications où l’interlocuteur vise un des six états du Moi qui lui répond effectivement. Ici l’état du Moi « appelé » répond.

Il s’agit des communications que l’on pratique le plus spontanément comme par exemple :

  • une personne malade qui appelle de son « Enfant Adapté » le « Parent Nourricier » du médecin, lequel va effectivement se faire rassurant en bon « Parent Nourricier » qu’il peut être.
  • des syndicalistes qui se révoltent à partir de leur « Enfant Rebelle » et vont dès lors se heurter au « Parent Critique » du patronat…
Les transactions croisées

Dans ce type de communication, l’interlocuteur vise un état du Moi de son protagoniste, mais celui qui répond n’est pas celui qui a été sollicité par l’émetteur.

Les transactions croisées comportent une invitation à changer de personnalité dans la communication. Elles ne sont plus instinctives mais conscientes.

Les transactions doubles ou cachées

Elles ont la particularité de fonctionner à deux niveaux en même temps.

Derrière l’apparence d’une relation simple ou croisée se glisse en fait une autre communication que les interlocuteurs perçoivent mais qu’ils n’expriment pas directement.

Ici la transaction se passe sur deux niveaux : le « dit » (apparent) et le « non dit ». Un état du Moi s’exprime mais c’est un autre état du Moi qui « pilote ». Les relations doubles ne sont pas toujours évidentes et il faut beaucoup d’expérience et d’habilité pour les détecter et, le cas échéant, les utiliser.

L’action de l’analyse transactionnelle sur la communication


Avec l’analyse transactionnelle, il est tout à fait possible d’influencer son interlocuteur par son mode de communication. Elle permet aux individus de sortir ou de déverrouiller certaines transactions.

Comment ?

En sortant des transactions parallèles, celles que l’on pratique le plus spontanément et en instaurant des relations croisées dans certaines situations.

Si l’on prend l’exemple du subordonné qui demande à son supérieur : « Pouvez-vous m’expliquer ce nouveau règlement, je ne le comprends pas, je me sens un peu perdu. » ; le supérieur hiérarchique lui répond : « Prenez donc ce manuel, c’est très bien expliqué. »

L’état Enfant Adapté sollicite l’état Parent Nourricier, c’est l’Adulte qui répond. Ici le supérieur hiérarchique invite son subordonné à une relation adulte-adulte, lui signifiant ainsi qu’il est tout à fait capable de trouver les réponses en le responsabilisant et qu’il ne souhaite pas que s’installe entre eux une relation professionnelle Parent-Enfant.

Il est également possible de choisir l’état le plus efficace à la communication.

Comment faire ?

Trois états du Moi freinent dans certaines situations la communication :

  • Le parent critique car il bloque la relation.
  • L’enfant adapté qui risque d’établir une relation de « soumission ».
  • L’enfant rebelle qui incite au conflit.

Trois états du Moi facilitent au contraire la communication :

  • Le parent nourricier – utilisé sans excès abusifs – parce qu’il stimule, protège et donc facilite l’interaction.
  • L’adulte car il contribue à établir des interactions constructives.
  • L’enfant spontané qui peut stimuler la communication dans certaines circonstances.

 

La question de fond de l’analyse transactionnelle n’est pas la recherche d’une bonne communication mais celle d’une communication adaptée à la situation imposée en partie par la présence de l’autre et par ses propres exigences internes.

L’analyse transactionnelle est donc une approche résolument adaptative, elle recherche l’efficacité dans la relation.

 

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